· Le départ
Départ, lundi 26 avril 2011, de Bésayes pour un parcours en vélo d’environ 4000 km. Deux mois de coup de pédales à travers la France, pour l’ itinéraire suivant : Bésayes, Bourg de Péage, Besançon, les crêtes de Vosges, Lille, la Normandie, Vanne, Périgueux, Toulouse, Perpignan, Montpellier, et retour à Bésayes le 26 juin. Un tour en France ponctué de visites auprès de ses amis chez qui il fera étape dans la mesure du possible, si non les chambres d’hôte ou de petits hôtels. Avec un vélo de 12 kg et des sacoches de 15 kg, l’homme a fort à faire pour relever son défit.
Anne-Marie indique que Dominique part le jour de leur anniversaire de mariage. Leur séparation de deux mois est pour elle une étape dans leur vie de couple, comme un cadeau de mariage pour saluer la maturité de leur relation. Leur union force le respect. C’est un voyage en solitaire, sans assistance, et tout son confort dans les sacoches.
· Le retour
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage… »
La poésie était sur le compteur. Le conteur était à la maison. Alors qui de lui, qui d’elle ! Le plus fou des deux n’est pas surement celui à qui l’on pense. D’étapes en rencontres, de coup de pédales en coup de pied aux fesses, malgré la distance ces deux là certes s’aiment et sèment. De la maison au jardin, de l’amicale au marché, la Dame attend son retour. Retrouver le lien d’amitié comme l’araignée tisse sa toile, Dominique est parti pour un tour en France. La curiosité étant un vilain défaut c’est ainsi qu’il côtoyât gentes dames et nobles hobereaux… Dominique, le curieux, visita ainsi tant de paysages et d’anciens logis, monastères et vielles abbayes, dolmens et autres édifices qu’il en fit un principe de promenade, de parcours. Ah, si l’histoire m’était comptée j’aurai parcouru avec lui toute cette France trop riche pour vous la raconter en un tour d’écriture. Le temps se promet aux rencontres et l’esprit du voyageur se compromet à s’instruire à travers autrui. C’est ainsi qu’un quart d’heure avant la rencontre, Monsieur le maire, était un parfait inconnu et pourtant devint une bonne connaissance…un ami peut-être ! Et d’un repas qui vint, fût une soirée apaisante et une nuit sereine, plein d’amitié cycliste. Le journal du coin ne fût-il pas extraordinaire d’annoncer le lendemain que le cambrioleur de la région agissait pour son compte à vélo. Auzun a construit une petite histoire de la grande histoire, ce soir là. Nous ne lirons rien du journal local car le vent du pont de St Nazaire a tout emporté sur son passage. Le voyageur en vélo, du tour en France, eu la peur au ventre en traversant cette suspension maudite à sa tête, sur trois kilomètres cinq cent, à sept cent mètre d’altitude au dessus de l’eau et des marais. Un mauvais souvenir vite avalé par tous les tournants enfilés à coup de pédales assurées. L’air était bon, le vent favorable sur le tiers du parcours, entre Vannes et Périgueux, mais le cœur et la foi poussait notre ami à cheminer sur toutes les voies cyclables. Un hasard sur trente kilomètres s’il rencontrait une automobile. Ces pistes sont construites le plus souvent sur d’anciennes voies de chemin de fer. Peu de montées, des courbes assez larges, pas de croisement et souvent des bords de rivières, beaux paysages. Trois Mille six cent vingt cinq kilomètres, point d’incident ni mécanique ni physique ne vint troubler notre solitaire enjoué. L’équipe du VTRP venu l’accompagner dans la dernière étape de Upie à Bésayes conclut bien ce parcours offert par Dominique Margnat à tous ceux qui l’ont suivi. La machine et l’homme sont rentrés par un beau temps merveilleux pour Anne-Marie, qui était au pas de sa porte, et au guidon de son vélo de campagne pour leur rencontre. Souvenir, curiosité, amitié, et bonheur. Anne-Marie nous compta cette poésie par cœur et Dominique a fait 1 beau voyage.
« Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! » Joachim Du Bellay(1522.1560)